Publié le 27 septembre 2023–Mis à jour le 27 septembre 2023
Le symposium européen sur la fiabilité des dispositifs électroniques, la physique et l'analyse des défaillances (ESREF), organisé par l'université Toulouse III - Paul Sabatier, aura lieu du 2 au 5 octobre prochains. Il réunira 350 étudiants, enseignants-chercheurs et industriels internationaux. Nicolas Nolhier, professeur d'électronique à l'université, chercheur expert sur les décharges électrostatiques dans les circuits électroniques au LAAS-CNRS et directeur du centre spatial universitaire de Toulouse présente en détail le congrès.
Quels sont les objectifs du 34e ESREF ?
Il y en a 3 :
réunir 350 étudiants, enseignants/chercheurs et industriels internationaux pour partager les récents développements et les tendances dans la gestion de la qualité et la fiabilité des dispositifs et circuits électroniques,
accueillir de nouveaux participants afin de développer la communauté existante,
offrir aux participants un échange un panel de professionnels exposants le matériel ou les services nécessaires pour à mener ces travaux.
Comment ce symposium contribue-t-il au développement et à la gestion de la fiabilité des dispositifs et circuits électroniques ?
Un travail important porte sur les méthodes d’analyse des défauts d’un circuit ou d'un système électronique permettant de chercher à expliquer le phénomène physique qui est à l’origine du défaut. Les échanges de la communauté scientifique permettent le développement de nouvelles technologies intégrant dès leur conception la dimension de fiabilité.
Quels sont les principaux sujets que ce congrès abordera et en quoi sont-ils pertinents pour l'avenir de l'électronique et de la fiabilité des dispositifs électroniques ?
L’analyse des défauts et les méthodes d’amélioration de la fiabilité sont des sujets récurrents qui doivent être mis à jour régulièrement par l’évolution de la technologie des circuits électroniques ou l’évolution de la complexité des systèmes électroniques. On assiste à une augmentation significative de circuits ou systèmes de puissance utilisés dans de plus en plus d’applications (aéronautique, véhicules électriques) dont la fiabilité sont une caractéristique majeure pour la sécurité de leur utilisation.
La complexité croissante des circuits électroniques amène à concevoir des méthodes d’assemblage et systèmes de packaging de plus en plus élaborés dans lequel on doit garantir une très bonne fiabilité. Il ne suffit pas de concevoir des circuits fiables, leur interconnections doivent aussi l’être.
Enfin les composants ou systèmes sont utilisés dans des conditions d’environnement souvent non contrôlés et assez agressifs (comme des radiations, des surtensions ou des hautes températures). Les systèmes doivent protégés par rapport à ces agressions.
Pouvez-vous donner un exemple concret de la manière dont la fiabilité des dispositifs électroniques peut influencer des aspects de notre vie quotidienne que la plupart des gens ne soupçonnent peut-être pas ?
Dans un vol transatlantique, en moyenne dix cases mémoires d’un calculateur de vol voient leur contenu altéré par les rayonnements cosmiques moins bien atténués par l’atmosphère à l’altitude de croisière. On peut imaginer les catastrophes qui pourraient découler si le système était mal protégé et que des méthodes de corrections n’étaient pas appliqués. Ce phénomène est encore plus présent dans les satellites, où il n’y a plus d'atmosphère, et commence aussi à se manifester sur la terre par des technologies de plus en plus fines.
Un autre exemple est celui des agressions de type électrostatique. Un passager dans une voiture peut créer une décharge en touchant le tableau de bord et déclencher l’airbag du conducteur. On peut facilement en entrevoir la conséquence !