Publié le 12 juin 2020 Mis à jour le 15 juin 2020

L'édition 2020 de l'État de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation en France vient de paraître. Cette publication constitue un état des lieux annuel et chiffré du système français, de ses évolutions, des moyens qu’il met en œuvre et de ses résultats, en le situant, chaque fois que les données le permettent, au niveau international.


L’ouvrage aborde une cinquantaine de thèmes déclinés sur une double page comportant une synthèse et plusieurs graphiques et tableaux illustratifs. L’essentiel des données est issu de sources exploitées par le service statistique ministériel en charge de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Ce document s’appuie aussi largement sur d’autres sources et contributions émanant du Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (MESRI) et du Ministère de l'Education Nationale et de la Jeunesse (MENJ ) et d’autres organismes.

 
Des dépenses en faveur de l'enseignement supérieur dans la moyenne de l’OCDE

En 2018, la collectivité nationale a dépensé 31,8 milliards d'euros pour l'enseignement supérieur, soit une progression de 1,3 % par rapport à 2017. Cette dépense a connu une forte croissance depuis 1980 : elle a été multipliée par 2,7.

En 2017, la dépense moyenne par étudiante ou étudiant s'élève à 11 470 euros. Elle est un peu supérieure à la dépense moyenne pour un élève du second degré (11 200 euros en 2018). Depuis 2014, la dépense moyenne par étudiante ou étudiant s’est réduite, sous l’effet de la vive progression des effectifs étudiants. 

Plus des deux tiers de cette dépense pour l'enseignement supérieur concernent le personnel. À la rentrée 2018, le potentiel d'enseignement et de recherche dans l'enseignement supérieur public sous tutelle du MESRI est de 92 300 enseignantes et enseignants dont 55 500 enseignants-chercheurs et assimilés, soit 60 % de l'ensemble. Les enseignantes et enseignants du second degré et les enseignantes et enseignants non permanents représentent respectivement 14 % et 26 % de ces effectifs. Depuis 20 ans, le nombre d'enseignantes et enseignants dans le supérieur a progressé de 14 %.

En consacrant 1,4 % de son PIB en 2016 à l'enseignement supérieur, la France se situe dans la moyenne des pays de l'OCDE (1,5 %). 

Le nombre d’étudiantes et d'étudiants progresse vivement : + 10 % sur les seules 5 dernières années

Selon les résultats de la session 2018 du baccalauréat, 677 300 candidates et candidats ont obtenu le baccalauréat et 665 900 en 2019

La quasi-totalité des bachelières et bacheliers généraux et trois quarts des bachelières et bacheliers technologiques s'inscrivent dans l'enseignement supérieur ; pour les bachelières et bacheliers professionnels, dont une majorité se dirige d’emblée vers la vie active, le taux d’inscription dans l’enseignement supérieur est certes inférieur mais il a nettement progressé ces dernières années d’années. 

À la rentrée 2018, 2 678 700 inscriptions étudiantes (hors inscriptions simultanées en Licence et CPGE) sont recensées dans l'enseignement supérieur. Sur les seules cinq dernières années, le nombre de nouvelles étudiantes et nouveaux étudiants s’est accru de 219 800, soit une augmentation de 9,1 % sur cette courte période.

Depuis le début des années 2000, c'est l'enseignement supérieur privé qui connaît la plus forte progression de ses effectifs étudiants. Cette tendance se confirme pour les années 2010. Les effectifs d’étudiantes et étudiants dans l’enseignement supérieur privé ont progressé de 32 % contre 13 % seulement dans le public.

Les bacheliers généraux se dirigent massivement vers l’université et notamment les formations générales et de santé. Viennent ensuite les formations professionnelles courtes (IUT, STS) et les classes préparatoires aux grandes écoles.

Entre 2013 et 2018, deux groupes disciplinaires sont très prisés : Arts, lettres, langues et SHS (+ 13,0%) et Sciences, STAPS (+ 14,5 %). Sur la même période, les effectifs en Santé connaissent une croissance significative (+7,5 %) en recul, toutefois, par rapport à la période précédente (+ 11,9 %). 

En 2018, près de 14 100 Doctorats ont été délivrés . Si le nombre de Doctorats délivrés a progressé de près de 10,0 % entre 2009 et 2012, il se stabilise sur les dernières années. Le nombre des inscriptions en première année de doctorat est en baisse ( - 13 % en Sciences exactes et applications), entre 2009 et 2018. Quant aux premières inscriptions en doctorat en Biologie, Médecine, Santé, elles  progressent de 5 % sur la même période.

Les milieux sociaux favorisés accèdent toujours beaucoup plus aux diplômes les plus élevés

La démocratisation de l'accès à l'enseignement supérieur se poursuit : en 2018, 46,9 % des 25‑34 ans sont diplômés de l’enseignement supérieur, contre 36,9 % des 25‑64 ans.

Ce contraste concerne tous les milieux sociaux. Dans les catégories favorisées, parmi les enfants de cadres ou professions intermédiaires, 75,3 % des 20‑24 ans étudient ou ont étudié dans le supérieur contre 55,6 % des 45‑49 ans ; parmi les enfants d'ouvriers ou d'employés, la progression est un peu plus forte mais le niveau de départ est particulièrement bas : 45,4 % des 20‑24 ans ont fait des études supérieures contre 29,1 % des 45‑49 ans.

L'université hors IUT et les grandes écoles reflètent une forte distorsion sociale : 34 % des enfants de cadres sortent diplômés d'une grande école ou de l'université à un niveau Bac + 5 ou plus contre un peu plus de 10 % des enfants d'ouvriers.

Les jeunes filles sont nettement plus diplômées que les garçons, mais leur insertion professionnelle est bien moins favorable.

Plus de la moitié des étudiants sont des femmes (55 %). Largement majoritaires dans les filières universitaires de Lettres ou de Sciences humaines (69 %) et dans les formations paramédicales ou sociales (85 %), les femmes sont très minoritaires dans l’ensemble des filières scientifiques. En particulier, en 2018‑19, elles ne représentent encore qu'un peu plus d'un quart (27 %) des effectifs dans les écoles d'ingénieurs.

Plus nombreuses dans la population étudiante, les femmes sont également davantage diplômées que les hommes. Dix points les séparent : parmi les femmes sorties de formation initiale entre 2015 et 2017, plus de la moitié a obtenu un diplôme de l’enseignement supérieur, pour seulement 41 % des hommes. Les femmes diplômées de l’enseignement supérieur détiennent plus souvent un diplôme de niveau Bac + 5 universitaire, alors que les hommes sont plus souvent diplômés d’écoles supérieures et de formations courtes (BTS ou DUT). La situation des femmes sur le marché du travail est en revanche moins favorable. Elles occupent moins souvent un emploi à durée indéterminée et plus souvent un emploi à temps partiel. Elles occupent moins fréquemment un emploi de cadre. Enfin, 30 mois après leur sortie de l'enseignement supérieur, le salaire net mensuel médian des femmes est inférieur de plus de 10 % à celui des hommes.

Depuis 20 ans, la place des femmes s'est renforcée au sein de la population des enseignants-chercheurs, mais le mouvement reste lent pour les postes de plus haut niveau. En 2018‑19, elles représentent désormais 45 % des maîtres de conférences mais seulement 26 % des professeurs d'université.

La science française dans le paysage mondial de la recherche et de l’innovation

La France se situe au 6e rang en part mondiale des publications scientifiques. Le nombre de ses publications ainsi que leur indice d’impact progressent au cours des 10 dernières années mais, dans un contexte de croissance vive du nombre de publications dans les dernières années, sa part mondiale de publications scientifiques se contracte sous l’effet de l'arrivée de nouveaux pays sur la scène scientifique internationale comme la Chine, l'Inde ou le Brésil. 

Plus de 60 % des publications françaises sont réalisées en coopération avec des scientifiques étrangers ce qui place le taux de co‑publication français parmi les plus élevé au monde (comparable au Royaume-Uni et supérieur à l’Allemagne). Un quart des publications françaises associe par exemple des scientifiques américains.

En 2018, la France présente un profil disciplinaire équilibré nuancé par une forte spécialisation en mathématiques et une spécialisation marqué en Biologie fondamentale, Recherche médicale et Sciences de l’univers. En revanche, l’indice de spécialisation de la France en Sciences pour l’ingénieur, Chimie, Biologie appliquée et en Sciences sociale est en retrait de 10 à 30 % par rapport à la moyenne mondiale.

Grande puissance scientifique européenne, la France est par ailleurs le troisième pays bénéficiaire des contributions allouées par l’Union européenne dans le cadre du programme Horizon 2020. Elle se place derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni et bénéficie de 11,1 % des contributions allouées. Associée à l’Allemagne dans sept projets sur dix, la France est très présente dans le domaine du nucléaire, des transports et de l’espace. 

En France, près de 620 000 personnes se consacrent à la R&D en 2017

Au total, chercheurs et personnels de soutien confondus, ce sont près de 620 000 personnes qui se consacrent en 2017 à la R&D, au moins pour une part de leur activité. Les personnels de recherche ont fortement progressé dans les entreprises entre 2009 et 2017 (+ 17 %) ainsi que dans les établissements d’enseignement supérieur, à la faveur du recrutement d’enseignants chercheurs pour faire face aux afflux d’effectifs étudiants. 



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