Publié le 11 juin 2020 Mis à jour le 15 juin 2020

Pendant deux mois, le Jardin botanique a vécu une vie sauvage à l’abri des mains de son principal artisan, l'humain. La petite faune, telle que les abeilles charpentières, les lézards des murailles, les chardonnerets, les hérissons et les écureuils, en a profité pour s'approprier l'ensemble des espaces vidés de ses personnels et de ses visiteurs.

Jardin botanique
Jardin botanique
Quelques personnes chanceuses venues assurer un entretien minimal ont pu, par exemple, observer des étourneaux, des merles et des moineaux perchés sur les galets du ruisseau.

Les plantes aussi ont pris leurs aises : dans ce jardin libéré, à la faveur d’un printemps chaud, ensoleillé mais aussi pluvieux, des plantes cultivées et adventices se sont propagées hors de leur emplacement respectif.

Les plantes sont de grandes voyageuses, malgré leur mode de vie fixé. Dépourvues de toute intervention humaine, elles ont pu partir à la conquête de ces espaces laissés libres. Ainsi, du côté du belvédère du Jardin botanique, il est désormais possible de voir émerger, entre les planches, des jeunes plants de figuier, de mûrier blanc et de micocoulier. Avant le confinement, ces plants, apportés par les rongeurs et les oiseaux étaient coupés systématiquement.  Il a été décidé de les laisser un temps, dans la mesure où ils ne gênent pas le cheminement des visiteurs.

Au lieu de couper, tondre et tailler cette végétation nouvelle, le Muséum de Toulouse a choisi, pour quelque temps encore, de laisser s'épanouir tiges, feuilles, fleurs et fruits. Aussi, les pelouses ne seront pas tondues immédiatement et il sera possible de venir admirer plantains, pâquerettes, porcelles, trèfles et autre luzernes lupulines. Cette flore succède à la floraison de diverses espèces d’orchidées telle que l’orchis bouc ou l’ophrys abeille. La présence et l’épanouissement de cette flore sauvage permet également la présence d'un cortège d’invertébrés : mangeurs de feuilles, suceurs de sève, pollinisateurs et granivores peuvent donc être observés.
Jardin botanique végétation
Jardin botanique végétation


Les espaces cultivés sont ainsi envahis par les plantes sauvages mais aussi par les plantes cultivées qui, par leurs tiges souterraines, se sont faufilées entre les grands pavés de granit gris. 

Les allées de cheminement sont désormais dissimulées entre les marguerites, les réglisses, les fraisiers, l'ail, les armoises et la menthe. Libre à vous de les emprunter pour venir observer cette végétation !

La médiation et les jardiniers-botanistes se tiennent à la disposition des visiteurs pour les renseigner au sujet de cette végétation nouvelle mais aussi sur la gestion du Jardin qui, dorénavant, va tenir compte du mouvement des plantes.


En savoir plus sur la flore régionale et les adventices ("mauvaises herbes")

Découvrez le Jardin botanique Henri Gaussen


D'après l'article rédigé par Boris Presseq, botaniste au Muséum de Toulouse