Publié le 12 janvier 2023 Mis à jour le 13 janvier 2023
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime à 10 millions le nombre de nouveaux cas de tuberculose par an, dont 12% d’enfants. Toutefois, 1/3 de ces cas ne seraient pas diagnostiqués, notamment en raison de la faible efficacité des outils actuellement disponibles. Une étude publiée dans la revue Nature Communications, impliquant des chercheurs de l'Institut de pharmacologie et de biologie structurale (IPBS - CNRS/UT3), montre que l’air expiré par les patients tuberculeux contient des traces de la présence de la bactérie responsable de la tuberculose et que son analyse permettrait un diagnostic beaucoup plus sensible, rapide et aisé de la maladie.

L’OMS a pour objectif de réduire d’ici à 2030 la mortalité et l’incidence de la tuberculose de respectivement 90% et 80% par rapport aux niveaux de 2015. Cela ne pourra se faire sans la mise au point d’outils diagnostiques beaucoup plus efficaces. Le diagnostic de la tuberculose repose actuellement sur des examens clinique et radiographique, couplés à une analyse bactériologique des expectorations (crachats) où la présence de Mycobacterium tuberculosis, bactérie responsable de la maladie, est recherchée par analyse microscopique, culture et/ou amplification génique. Cependant, l’analyse des crachats présente une faible sensibilité chez les enfants et les individus expectorant peu de bacilles, comme les patients coinfectés par le VIH.
 
Les patients atteints de tuberculose exhalent de grandes quantités de molécules produites par Mycobacterium tuberculosis, notamment des lipides, des glycoconjugués et des protéines, qui peuvent être détectées pour diagnostiquer la maladie.

Dans cette étude, les scientifiques ont exploré le potentiel diagnostique d’un fluide biologique relativement peu étudié, le condensat d’air exhalé. Ce fluide, qui correspond à la phase liquide de l’air expiré échantillonnée par condensation à froid, présente de nombreux atouts dans le contexte du diagnostic de la tuberculose, maladie infectieuse pulmonaire. En effet, il est constitué de l’aérosolisation du liquide recouvrant l’épithélium respiratoire ; sa composition varie donc en fonction de l’état pathologique du poumon. De plus, sa collecte est facile, non-invasive, et ne nécessite pas de personnel spécialisé.

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