Le programme Horizon 2020 est le programme de financement de la recherche et de l’innovation de l’Union européenne pour la période 2014-2020 qui s’articule autour de trois grandes priorités : l’excellence scientifique, la primauté industrielle et les défis sociétaux. 

La priorité concernant l’excellence scientifique comprend quatre programmes dont l’ERC et les actions Marie-Sklodowska-Curie.
 

Conseil européen de la recherche

Le Conseil européen de la recherche ou European research concil - ERC, coordonne et finance la recherche exploratoire, au sein des états membres de l'Union européenne, à travers des bourses récompensant l'excellence scientifique.

Il existe quatre bourses individuelles :
 
  • Starting grant, pour les jeunes chercheurs deux à sept ans après l'obtention de leur thèse ;
  • Consolidator grant, pour les jeunes chercheurs sept à douze ans après obtention de leur thèse ;
  • Advanced grant, destiné aux chercheurs confirmés ;
  • Proof of concepts, pour l'aide à la valorisation. Cette dernière bourse est réservée aux lauréats ERC.
Et une bourse, Synergy grant, dédiée à des équipes de deux à quatre investigateurs pour mener conjointement des projets de recherche ambitieux présentant un caractère synergique exceptionnel.

À l'heure actuelle, trois bourses ERC sont portées par des enseignants-chercheurs de l'université :
 
ERC Synergy grant : Spheres

Le projet SPHERES "Lipid droplet hypertrophy : the link between adipocyte dysfunction and cardiometabolic diseases" implique trois investigateurs, le Professeur Dominique Langin, directeur de l'Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires (I2MC), le Docteur Bruno Antonny, chercheur CNRS à l’Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire à Nice et le Professeur Mikael Rydén de l’Institut Karolinska en Suède.

Financé à hauteur de 9,7 millions d’euros sur 6 ans, le projet SPHERES a pour objectif de comprendre la dynamique et les conséquences de l’augmentation de la taille des cellules adipeuses en étudiant une partie de leur structure appelée gouttelette lipidique.

Les cellules adipeuses, ou adipocytes, sont spécialisées dans le stockage des graisses. Elles sont composées de différents compartiments dont un spécifique de l’adipocyte, une gouttelette lipidique unique. La surface de cette gouttelette est couverte de lipides et de protéines spécifiques associées. L’augmentation de la taille de cette gouttelette et donc de l’adipocyte, peut indépendamment de la masse grasse, contribuer à un large éventail de pathologies, en particulier des maladies cardiométaboliques.

Le projet SPHERES postule que des perturbations dans les interactions entre les protéines et la composition lipidique de la gouttelette entraînent une augmentation du volume des adipocytes et ses conséquences délétères. Mais plusieurs zones d’ombre subsistent à ce jour concernant la structure et la dynamique de la gouttelette lipidique, les conséquences de son augmentation sur l’adipocyte ou encore les facteurs provoquant les variations de taille. Les équipes du projet SPHERES contribueront au développement de nouvelles méthodes et modèles chez l’Homme, la souris ou la cellule. Ces approches permettront de relier les nouvelles connaissances sur la formation et le maintien de la gouttelette lipidique unique et les conséquences néfastes de l’augmentation du volume des cellules adipeuses.

Grâce à son fort potentiel de découverte de nouveaux mécanismes, le projet SPHERES permettra de mieux comprendre la genèse de maladies métaboliques et cardiovasculaires très fréquentes dans la population et d'identifier des stratégies thérapeutiques visant les adipocytes.

ERC Advanced grant : Cognibrains

Martin Giurfa, Professeur de classe exceptionnelle en neurosciences a obtenu cette bourse pour son projet Cognibrains "Cognition in an insect brain". Spécialiste des neurosciences chez les invertébrés, il est le fondateur du Centre de recherches sur la cognition animale (CRCA-CBI).

Ses recherches portent sur l’apprentissage et la mémoire chez les abeilles, sujet qu’il aborde par une démarche pluridisciplinaire depuis le comportement jusqu’aux molécules. Son équipe, de renommée internationale travaille sur l'apprentissage chez les insectes et la façon dont l'environnement modifie leur comportement par le biais de remodelages complexes de leur cerveau.

Le projet Cognibrains a pour objectif d'élargir les connaissances en neurobiologie sur l'apprentissage des insectes et de fournir la première caractérisation intégrale des mécanismes sous-jacents à la cognition dans un cerveau miniature.
ERC Synergy grant : MOMA-STOR

Le développement du stockage de l’énergie haute densité représente toujours l’un des grands défis actuel et une contribution majeure à la transition écologique. C’est l’objectif du projet MOMA-STOR « Disruptive Modes and Materials of Energy Storage » financé par l’Europe à hauteur de 6,5 millions d’euros pour une durée de 6 ans. MOMA-STOR a pour ambition d’augmenter la densité d’énergie des systèmes de stockage électrochimique, tels que les supercondensateurs et batteries, grâce au développement de matériaux fonctionnant sur la base de mécanismes alternatifs ou complémentaires aux réactions électrochimiques conventionnelles. Ce projet est développé par Patrice Simon, Professeur à l’université Toulouse III – Paul Sabatier et chercheur au Centre inter-universitaire de recherche et d’ingénierie des matériaux (CIRIMAT – CNRS/Toulouse INP/UT3 Paul Sabatier), et par Markus Antonietti, Professeur à l’Université de Potsdam et Directeur du Max Planck Institute of Colloids and Interfaces (Allemagne).

Le confinement à l’échelle nanométrique d’un électrolyte (substance conductrice) dans des matériaux poreux entraîne des phénomènes de désolvatation et de réorganisation des molécules de solvants. Ces effets, qui se retrouvent dans les matériaux poreux et les matériaux 2-dimensions, contribuent à augmenter la capacité de stockage de charges via des mécanismes qui restent encore à élucider. Un des objectifs du projet est de tirer profit de ces nouveaux mécanismes pour augmenter les capacités de stockage. Un autre axe concerne la modification de surface des matériaux en venant créer des couches de passivation artificielles ou des couches semi-conductrices pour bloquer l’action des électrolytes et ainsi augmenter les tensions de fonctionnement des systèmes et donc l’énergie stockée.

 

Actions Marie-Sklodowska-Curie

Le programme des actions Marie Sklodowska Curie est consacré aux ressources humaines et à la mise en valeur des carrières des chercheurs du public et du privé. Ouvertes à tous les domaines, elles financent des projets de formation par la recherche incluant une part importante de mobilité entre pays et entre secteurs (académique et privé), à l’échelle individuelle ou collective. 
 
Projet MSCA-RISE : Integrated Nitrogen Studies in Africa (INSA)

Le projet INSA Integrated Nitrogen Studies in Africa (Études intégrées de l’azote en Afrique) est un projet européen financé dans le cadre de l’Action Marie Sklodowska-Curie « échanges de personnels de la recherche et de l’innovation » (MSCA-RISE) du pilier excellence scientifique d’Horizon 2020.

Dans un contexte collaboratif Europe – Afrique, le projet a pour objectif de faciliter et financer des collaborations internationales et intersectorielles à travers des échanges de personnel de recherche et innovation, ainsi que de partager les savoirs avec le monde socio-économique et le grand public pour l'avancement de la science et le développement de l'innovation autour de la question de l'impact de l'azote dans l'environnement en Afrique.

Démarré le 1er février 2020, le projet INSA finance un programme de mobilité entre l'Europe et l’Afrique impliquant plus de 65 chercheures et chercheurs à différents stades de leurs carrières et du personnel technique (animateurs pédagogiques, techniciens) à hauteur de plus d’un million d’euros sur une période de 4 ans. Porté par l’université Toulouse III – Paul Sabatier le projet est basé sur un consortium de 7 établissements européens et 8 partenaires africains. Coordonné par le Laboratoire d’aérologie (LAERO-OMP – CNRS/UT3 Paul Sabatier) l’équipe de coordination du projet se compose de 3 investigateurs principaux dont Claire Delon (chercheure CNRS), Dominique Serça (enseignant-chercheur UT3) et Corinne Galy-Lacaux (ingénieure de recherche CNRS).

Les objectifs principaux du projet INSA sont de construire un nouveau réseau de recherche multi et inter disciplinaire focalisé autour de l’azote pour :

  • fournir une vision mise à jour des processus qui impliquent l’azote des surfaces continentales en Afrique, et des échanges avec les autres compartiments (biosphère, hydrosphère, atmosphère) ;
  • créer une synergie pour construire de nouvelles méthodologies de travail autour de la question de l’azote et de ses impacts ;
  • partager les connaissances actuelles et nouvelles entre instituts de recherche européens et africains dans le but d’atteindre les gouvernements et les populations, permettre des formations individuelles durables, développer la communication et la vulgarisation pour que les efforts de recherche soient traduits en résultats directement exploitables pour le grand public.
Ce projet a bénéficié d’un financement de la Commission européenne dans le programme-cadre du H2020 aux termes de la convention de subvention : 871944. 

Contact : Claire Delon - Laboratoire d’aérologie