Publié le 22 mars 2024 Mis à jour le 22 mars 2024

Conférence dans le cadre du cycle des Grandes ouvertures, coorganisé avec l'Académie des sciences de Toulouse. Présentée par David Kaniewski et Guillaume Besnard, respectivement maître de conférences UT3 et directeur de recherches CNRS au Centre de recherche sur la biodiversité et l'environnement (CRBE - CNRS/IRD/Toulouse INP/UT3).

L’olivier est un symbole d’identité et de reconnaissance de l’aire méditerranéenne, de son bioclimat et surtout un fondement sur lequel repose une partie de son économie. Si l’olivier reste une espèce emblématique, la répartition géographique de ses formes sauvages dépasse largement les frontières du bassin méditerranéen et vont jusqu’au sud de l’Afrique et aux contreforts de l’Himalaya.

Nos connaissances sur l’origine de la domestication de l’olivier et sur les processus qui ont régi son extension ainsi que sa persistance dans différents types de végétation, depuis la préhistoire à travers l'antiquité jusqu’aux temps modernes, découlent de sources diverses, couvrant aussi bien les sciences biologiques que les sciences humaines. Retracer l’origine de l’olivier cultivé reste donc un défi et nécessite une confrontation d’informations de divers champs scientifiques, telles que l’archéologie, la paléoécologie, l'archéo-botanique, la paléo-agronomie et la génétique des populations. Ainsi, si une origine multi-locale a pu être mise en évidence, des lignées cultivées provenant du Levant ont été largement diffusées sur l’ensemble de la Méditerranée depuis au moins 5000 ans, notamment pour la production d’huile.

L’huile d’olive, patrimoine culturel et culinaire, est également un symbole identitaire de l’ensemble des régions bordant la Méditerranée, un composant essentiel de leur diète ainsi qu’un socle sur lequel repose une grande partie de leur économie. L’importance de l’huile d’olive a été reconnue par l’Unesco en 2011, l’inscrivant au « patrimoine culturel immatériel de l’humanité ». La production d’huile d’olive est néanmoins de plus en plus affectée par les effets du dérèglement climatique actuel. Confrontés à de fortes vagues de chaleur et à de faibles précipitations durant la période estivale (2020-2023), les principaux pays producteurs ont enregistré une forte baisse au niveau des rendements, notamment l’Espagne, premier pays producteur mondial. Au niveau national, les conditions météorologiques ont joué un rôle majeur sur les productions et certaines zones ont dû faire face à des faits climatiques exceptionnels affectant la floraison et les rendements. Les grandes régions oléicoles du sud de l’Europe (Espagne, Italie, Portugal) sont toutes de plus en plus sévèrement impactées par le changement climatique avec une baisse notable des rendements. Le climat se pose donc comme l’un des facteurs clés dans la production d’huile d’olive.

Face aux dérèglements climatiques actuels et futurs se pose clairement aujourd’hui la question de la vulnérabilité de l’olivier et de l’oléiculture. En pleine phase de transition alimentaire et de reconnaissance des bienfaits du régime méditerranéen, la question de la soutenabilité, voire de la pérennité, de l’un de ses constituants majeurs face aux déterminants climatiques reste sans réponse.
 
Cette conférence est gratuite et ouverte à toutes et tous.
Date(s)
Le 10 avril 2024
18 heures.
Lieu(x)
Toulouse

Hôtel d'Assézat, salle Clémence Isaure.