Publié le 14 septembre 2020 Mis à jour le 14 septembre 2020
Les invasions biologiques sont une des causes principales d’érosion de la biodiversité et de modification du fonctionnement des écosystèmes. Dans le monde, de nombreux programmes de gestion, souvent onéreux, sont mis en place afin de contrôler les espèces invasives, en se basant sur le principe qu’une diminution de leur abondance induit nécessairement moins d’impacts écologiques. Néanmoins, il est rare, voire souvent impossible, d’éradiquer complètement les populations invasives. Les méthodes d’éradication étant souvent sélectives, les individus non capturés pourraient avoir des traits écologiques différents des individus contrôlés et donc induire des impacts écologiques nouveaux. Des chercheurs du Laboratoire Évolution et diversité biologique (EDB, CNRS/Université Toulouse III - Paul Sabatier/IRD) et de l’Université de Bournemouth au Royaume-Uni ont d’abord déterminé que, chez les écrevisses de Louisiane (Procambarus clarkii), espèce hautement invasive aux impacts écologiques multiples en Europe, leur gestion induisait de fortes différences de traits écologiques. Cette étude, publiée le 28 juillet 2020 dans la revue Global Change Biology, révèle que ces modifications de traits écologiques pourraient ensuite être contre-productifs pour la restauration des écosystèmes en générant des effets écologiques opposés aux gains obtenus par la diminution de l’abondance. La prise en compte de ces résultats est donc cruciale pour optimiser l’efficacité, souvent limitée, des mesures de gestion des espèces invasives.

Voir l'article en ligne sur le site de l’Institut écologie et environnement du CNRS.