Publié le 9 septembre 2020 Mis à jour le 9 septembre 2020
Les transferts du soufre dans la nature sont en grande partie contrôlés par les fluides hydrothermaux. Ils extraient le soufre des roches ou des magmas, le transportent à travers la lithosphère, et le précipitent proche de la surface, en se refroidissant, souvent sous forme de soufre natif. Nous connaissons toutefois très mal l’origine et l’évolution de ces fluides dans les profondeurs. En effet, durant le voyage d’un fluide, les différentes espèces chimiques de soufre se recombinent, réagissent entres elles, perdent leur identité et se retrouvent sous forme de minéraux sulfurés - produits finaux du fluide - dont le soufre natif est parmi les plus répandus. Ainsi la ‘vraie’ spéciation chimique du fluide est perdue, ce qui rend difficile de reconstituer son histoire.

Pour en savoir plus à ce sujet, une équipe française composée notamment de chercheures et chercheurs du laboratoire toulousain Géosciences environnement Toulouse (GET/OMP), a mis en œuvre une méthode novatrice permettant de reconstituer en laboratoire des fluides hydrothermaux riches en soufre à haute température (jusqu’à 450°C) et pression (jusqu’à 1000 atmosphères terrestres) correspondant à ceux qui circulent dans la croûte terrestre à des profondeurs de quelques kilomètres. Cela leur a permis de mesurer, pour la première fois, la signature isotopique des espèces originales et du soufre natif - leur produit final. Ces signatures s’avèrent très variables selon l’espèce d’origine et le chemin réactionnel exact menant à la formation du soufre natif. Ces résultats, publiés dans la revue Geochimica et Cosmochimica Acta, pourront permettre le traçage, en utilisant ce composé de soufre simple et ubiquiste, de la composition et de l’évolution du fluide pendant son voyage vers la surface, inaccessible à l’observation directe.

Voir l'article original en ligne sur le site de l’Institut national des sciences de l’Univers du CNRS.