Publié le 27 avril 2020–Mis à jour le 27 avril 2020
Les îles océaniques fournissent des laboratoires naturels de l’évolution permettant d’étudier et mieux comprendre l’origine et la formation des espèces. La présence de plusieurs espèces étroitement apparentées dans un même archipel, voire sur une même île, intrigue depuis longtemps les naturalistes et les scientifiques. Une équipe européenne composée notamment de chercheures et de chercheurs du laboratoire Évolution et diversité biologique de Toulouse (EDB), vient de démontrer à l’aide d’analyses génétiques et phylogénétiques, utilisant des données de séquençage d’ADN à haut débit, que l’existence de quatre formes très distinctes les unes des autres chez le zostérops gris de l’île de La Réunion s’explique par une radiation évolutive qui a pris place au sein de l’île au cours des derniers 400 000 ans. Chez les oiseaux, qui sont des organismes très mobiles, il s’agit du premier cas avéré d’une radiation d’espèces au sein d’une île d’aussi petite taille. Les résultats de cette étude, publiés dans deux articles parus dans les revues Proceedings of the Royal Society B et Molecular Ecology, viennent renforcer la compréhension de l’origine de la biodiversité dans les îles et de certains mécanismes de la formation des espèces.