Publié le 26 juillet 2021 Mis à jour le 26 juillet 2021
L’érosion qui sculpte les falaises maritimes est modulée par de nombreux facteurs. La nature de la roche et sa structure font notamment partie des éléments déterminant dans le processus de détérioration de la roche. On suppose que l’érosion fait plus de ravages au niveau des fractures, dans lesquelles la masse rocheuse est plus faible. Il reste cependant difficile pour les géologues de déterminer avec précision le rôle joué par ces fractures dans le processus d'érosion. Une équipe de recherche composée principalement de scientifiques du laboratoire Géosciences environnement Toulouse (GET/OMP - CNRS, CNES, IRS, Université Toulouse III - Paul Sabatier), a analysé les mécanismes d’effondrement des falaises littorales de la Corniche Basque, entre Saint-Jean-de-Luz et Hendaye.  

Pour ce faire, elle s’est appuyée sur un suivi photographique annuel réalisé sur 6 ans, effectué dans le cadre du site Socoa du service national d’observation DYNALIT. Les photos collectées ont permis des reconstitutions 3D de la falaise avec une résolution de quelques centimètres. La comparaison d’année en année de ces nuages de points 3D a permis l’analyse des modes de déformation de la falaise.

Ces falaises littorales sont constituées de couches de flysch, penchées à 40° vers la mer. Il apparait que ces couches de flysch sont assez résistantes à l’érosion. Malgré tout, les assauts des vagues en pied de falaise finissent par y faire un trou (une cavité), le plus souvent à la faveur de fractures qui prédécoupent le massif rocheux. Ensuite, l’instabilité générée rayonne sur les côtés et vers le haut. Il en résulte que le haut de la falaise est de plus en plus en surplomb et finit par s’effondrer en masse. Cet effondrement ne concerne en général qu’une seule séquence sédimentaire dans le flysch, de l’ordre de 50 cm d’épaisseur, limitée par une couche argileuse à sa base. L’analyse des données révèle par ailleurs que sur le long-terme, la vitesse de recul de la falaise est en moyenne entre 3 et 11 mm/a. Le temps de retour d’un effondrement en masse est alors compris entre 60 et 130 ans.

Voir en ligne sur le site de l'Institut national des sciences de l'Univers du CNRS.