Publié le 14 septembre 2020 Mis à jour le 14 septembre 2020
Une équipe internationale, composée notamment de José Braga, enseignant-chercheur UT3 Paul Sabatier, du laboratoire toulousain Anthropologie moléculaire et imagerie de synthèse (Amis), apporte un éclairage nouveau sur l’alimentation des ancêtres de la lignée humaine via la mesure de la composition isotopique du calcium de l’émail des dents de différentes espèces d’homininés fossiles. L’étude, focalisée sur divers assemblages fossiles datant du Plio-Pleistocène du bassin du Turkana au Kenya, permet de confronter les résultats isotopiques du calcium avec ceux des isotopes du carbone, obtenus sur les mêmes spécimens. Un des résultats majeurs est la distribution unique des valeurs isotopiques concernant Paranthropus boisei, ravivant le débat autour de l’écologie et des adaptations particulières de cet australopithèque robuste. Cet animal unique en son genre n’a pas d’équivalent actuel : il possède une mandibule épaisse associée à des zones d’insertion musculaires massives ainsi que des dents à émail épais fortement usées. Ces caractéristiques ont été interprétées soit comme témoignant d’une aptitude à broyer de la nourriture dure telle que des noix (d’où le surnom de « nutcracker man »), soit à mastiquer longuement des plantes tendres mais abrasives. Publiée dans Nature Communications, cette étude basée sur les isotopes non-traditionnels du calcium ouvre de nouvelles perspectives qui permettront de mieux comprendre les relations trophiques entre organismes éteints, de reconstruire les préférences alimentaires de nos ancêtres et de tenter de comprendre si la disponibilité en ressources a joué un rôle durant l’histoire évolutive de la lignée humaine.

Voir l'article original en ligne sur le site de l’Institut national des sciences de l’Univers du CNRS.