Publié le 16 février 2021 Mis à jour le 16 février 2021
Le protoxyde d’azote (N2O) est le troisième gaz à effet de serre (GES) après le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4) en terme de capacité de réchauffement. Les observations des concentrations de N2O en surface montrent une augmentation presque constante depuis la fin des années 1970. Celle-ci serait causée principalement par l’augmentation de la fertilisation azotée en agriculture. Mais le N2O est aussi produit pour environ 2/3 par les écosystèmes océaniques et terrestres et la répartition de ses sources demeure incertaine. En effet, le N2O a une durée de vie atmosphérique de plus de 100 ans et donc une variabilité spatio-temporelle très réduite. En outre, les sondeurs dans le domaine de l’infrarouge thermique, seuls capables de détecter le N2O, sont moins sensibles aux sources proches de la surface que les sondeurs dans le domaine UV-visible-proche infrarouge utilisés pour le CO2 et le CH4. Caractériser les sources d’émission du N2O depuis l’espace est donc un véritable défi.

La chaîne de traitement SOFRID, développée au Laboratoire d’aérologie (Laero/OMP - CNRS, Université Toulouse III - Paul Sabatier), a été mise en œuvre pour déterminer les concentrations troposphériques de N2O à partir des données du sondeur spatial infrarouge IASI. Pour la première fois, les données de ce sondeur hyperspectral ont documenté les dynamiques spatiales et saisonnières, ainsi que les tendances d’accumulation de ce GES à l'échelle planétaire sur plus d'une décennie. Ces nouvelles données SOFRID-N2O ont été validées par les observations des spectromètres infrarouges FTIR de 12 stations du réseau de détection du changement de la composition atmosphérique (NDACC), dont la composante européenne fait partie de l’infrastructure ACTRIS. En particulier, le sondeur IASI et les spectromètres FTIR produisent des tendances comparables dans la moyenne troposphère (~ 1.05 ppbv/an).  Ce travail préliminaire ouvre donc des perspectives pour améliorer la cartographie des sources de ce GES.

Voir en ligne sur le site de l'Institut national des sciences de l'Univers du CNRS.