Publié le 8 septembre 2022–Mis à jour le 8 septembre 2022
La domestication de la poule a longtemps été sujet de débats, mais de nouvelles recherches publiées dans les revues PNAS et Antiquity transforment notre compréhension de son origine. Une équipe de recherche internationale, dont faisait partie le Centre d'anthropobiologie et de génomique de Toulouse (CAGT, UT3/CNRS) a découvert qu’une association avec la culture du riz en Asie du Sud-Est aurait déclenché un processus conduisant à la domestication de la poule il y a seulement 3 500 ans. Qui plus est, suivant sa dispersion à travers le monde, elle aurait été initialement considérée comme animal ‘exotique’ avant de devenir ‘source de nourriture’…
Bien que la poule soit l’oiseau domestique le plus innombrable de la planète, les origines et circonstances de sa domestication ainsi que les chemins empruntés lors de sa dispersion à travers le monde restent controversés. De précédents travaux avaient affirmé une domestication en Chine, en Asie du Sud-Est ou en Inde il y a environ 10 000 ans, et avaient postulé que la poule domestique était présente en Europe il y a plus de 7 000 ans.
De nouvelles recherches publiées dans les revues PNASet Antiquitymontrent que ces affirmations étaient erronées et que le mécanisme de la domestication de la poule a été l'arrivée de la riziculture sèche en Asie du Sud-Est, lieu où vivait leur ancêtre sauvage, le coq doré. Tel un aimant, cette culture du riz a attiré cette espèce sauvage arboricole et a ainsi déclenché une relation plus étroite entre ces oiseaux et les populations humaines, donnant ultérieurement naissance à la poule domestique.
L'équipe internationale de recherche, dont fait partie le CAGT, a réévalué les restes de poules trouvés dans 600 sites archéologiques à travers 89 pays. Ces chercheurs ont examiné les squelettes, les lieux d'inhumation et les registres historiques des sociétés et cultures dans lesquelles les ossements ont été retrouvés. Les plus anciens ossements ayant appartenu avec certitude à des individus domestiques ont été identifiés sur le site néolithique de Ban Non Wat, au cœur de la Thaïlande, et datent de 1 650 à 1 250 av. J.-C.
Le professeur Greger Larson, de l'université d'Oxford, indique : « Cette réévaluation complète des poules démontre tout d'abord à quel point nos connaissances sur la date et le lieu de sa domestication étaient erronées. Encore plus excitant, nous montrons comment l'arrivée de la riziculture sèche a agi tel un catalyseur à la fois pour le processus de domestication de la poule ainsi que pour sa dispersion globale. »
Si l’on sait que respirer, parler, chanter, éternuer ou tousser génère des gouttes contenant des virus, les informations manquent pour estimer pendant combien de temps ces gouttes restent contagieuses. Une équipe du Laboratoire de génie chimique a montré que la nature du fluide composant les gouttes influait sur leur temps de suspension dans l’air et sur la survie des virus qu’elles transportent. Publiés dans la revue Proceedings of the national academy of sciences (PNAS), ces travaux révèlent que les gouttes de taille moyenne sont les plus contagieuses.
Le dicton populaire dit que la patience est la vertu des ânes. Patient, peut-être, mais visiblement rapide puisque ce dernier se serait propagé comme une traînée de poudre depuis l’Afrique jusqu’en Asie et en Europe, il y a 4 500 ans de cela. Et ce, en à peine quelques siècles. C’est ce que révèle une étude parue dans Science, et faisant sa couverture, menée par des scientifiques du Centre d’Anthropobiologie et de Génomique de Toulouse (CAGT, UT3/CNRS). De quoi apporter un regard nouveau sur cette espèce qui a joué un important rôle dans le développement des sociétés humaines et de leurs cultures.