Publié le 16 janvier 2020 Mis à jour le 26 juin 2023

Le 14 janvier 2020 a eu lieu à Toulouse la première journée scientifique INSPIRE, en présence de 400 personnes dont le Professeur Felipe Sierra, directeur du programme sur la biologie du vieillissement au National Institute on Aging (Washington), et le Professeur John Beard, qui a dirigé le programme mondial sur le vieillissement à l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Cette journée a permis de faire un point d'étape sur les différentes cohortes mises en place et les approches biologiques étudiées pour travailler sur le vieillissement en Santé.

Le programme INSPIRE a pu être lancé dès 2019 grâce à une implication déterminante de la  Région Occitanie avec un financement  de 12,8 M€(6,5M€ de la Région et 6,3 M€ de fonds européens FEDER dont elle a la gestion).Le développement de nouvelles applications thérapeutiques pour vieillir en bonne santé est une priorité en Occitanie, afin d’offrir des soins adaptés à tous les patients. La Région a très récemment mobilisé une enveloppe de 23 M€ pour la construction d’un bâtiment qui permettra d’accueillir les équipes au cœur du projet.
Ce soutien vient compléter l’investissement important déjà réalisé sur la médecine régénérative et les cellules souches avec la construction, par la Région, du bâtiment de l’Institut des CEllules souches adultes et de la REgénération (INCERE) sur le site de l’Oncopole à Toulouse.
 
  • Aborder différemment le processus de vieillissement
On a toujours utilisé l'âge civil (ou âge chronologique) pour définir l'âge que nous avons. Avec le vieillissement de la population, cet âge chronologique paraît de moins en moins adapté et ne reflète pas le véritable processus du vieillissement. Pourtant, ce processus de vieillissement va être à l'origine des pathologies chroniques liées à l'avance en âge comme la maladie d'Alzheimer, l’athérosclérose, l’arthrose, le cancer, ou la dégénérescence maculaire pour n’en citer que quelques-unes.

Définir l’âge biologique devrait permettre d'identifier les personnes qui ont un vieillissement accéléré, et qui présentent donc plus de risque de développer des pathologies chroniques liées à l'avance en âge, et de valider ou non des thérapeutiques telles que les sénolytiques (ciblant les cellules sénescentes), ou encore de valider ou non l'intérêt potentiel des cellules souches.

De nombreuses initiatives ont lieu dans le monde afin de définir notre âge réel. C'est aujourd'hui le principal objectif du projet INSPIRE.
 
  • Vers des stratégies de prévention ciblées et personnalisées
Le programme INSPIRE, sous l'égide du Gérontopôle du CHU de et ses partenaires (Université Toulouse III – Paul Sabatier, Inserm, CNRS) *, doit également implémenter à large échelle le programme de vieillissement en santé ICOPE de l'OMS, en lien avec l’ARS et les soins premiers. Pour l'OMS, vieillir en santé, c'est garder nos fonctions pour continuer à faire ce qui est important pour chacun d’entre nous quel que soit notre âge. Dans ce cadre-là, INSPIRE va lancer le programme ICOPE de l'OMS et l'application ICOPE Monitor qui permettra aux seniors de suivre leurs fonctions en lien avec leur médecin via la 


médecine digitale. Le programme ICOPE devrait ensuite être étendu dans le cadre du Plan Grand Age au niveau national.

Il s’inscrit en outre dans la prévention de la dépendance qui concernera 618 millions de personnes en 2050 dans le monde.

Professeur Bruno Vellas, directeur du Gérontopole du CHU de Toulouse : « Nous sommes très heureux que la journée scientifique Inspire du 14 janvier ait permis de réunir près de 400 chercheurs travaillant sur le projet INSPIRE, avec pour deux piliers : les Gerosciences et la recherche de marqueurs de l’âge biologique (sous la présidence du Pr Felipe Sierra , Director of the Division of Aging Biology au National Institute on Aging, Washington), et le deuxième pilier sur le programme ICOPE de l’OMS et son implémentation en Occitanie, visant à prévenir la dépendance chez les seniors, (sous la présidence du Pr John Beard qui a dirigé le programme ICOPE de l’OMS), avec notamment le développement de la médecine digitale. »
 
  • Une cohorte de recherche inédite à Toulouse
Des cohortes de recherche translationnelle chez l'humain, des cohortes de soins et de e-santé, des cohortes animales sont aujourd'hui mises en place dans le cadre du projet INSPIRE pour répondre à ces deux objectifs majeurs.
La cohorte de recherche translationnelle chez l'homme, ayant pour objectif de recruter 1000 personnes volontaires âgées de 30 à 100 ans, a démarré en octobre dernier.
Les participant.es sont évalués au Gérontopôle du CHU de Toulouse et vont être suivis sur une durée pouvant aller jusqu’à dix ans. Cependant, afin de maintenir cet effectif de 1 000 sujets, des recrutements supplémentaires pourront être nécessaires tout au long de l'étude. Les participant.es seront vus tous les ans. Entre chaque visite, ils s’autoévalueront via l’application ICOPE Monitor. En fonction du résultat ils pourront être vus à domicile ou au CHU en cours d’année.

Cette cohorte permettra d’observer et de comprendre l'évolution biologique et clinique des fonctions selon les recommandations de l'OMS via des évaluations annuelles et l'application ICOPE Monitor. Les résultats des évaluations permettront de rechercher les causes d'un déclin éventuel, de définir l’âge biologique, et de proposer des stratégies de prévention ciblées et personnalisées.

*UMR 1048, I2MC : Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires, UMR 1043, CPTP : Centre de physiopathologie Toulouse Purpan, UMR 1031 : StromaLab, UMR5169, CRCA : Centre de recherches sur la cognition animale, UMR 1214, ToNIC : Toulouse Neuroimaging Center, UMR 1027, LEASP : Laboratoire d’épidémiologie et analyses en santé publique : risques, maladies chroniques et handicaps.

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