Publié le 25 mai 2020 Mis à jour le 26 mai 2020
Avec le réchauffement, des espèces migrent pour retrouver un environnement qui leur est clément. Et ce sont les espèces marines qui font la course en tête, se déplaçant jusqu’à six fois plus vite vers les pôles que leurs congénères terrestres, selon les tout derniers résultats d’une étude franco-américaine impliquant principalement des scientifiques du CNRS, de l’Ifremer, de l’Université Toulouse III - Paul Sabatier et de l’Université de Picardie Jules Verne [1]. En analysant la vitesse de déplacement des aires de répartition de plus de 12 000 espèces animales et végétales en fonction de celle des isothermes en latitude et en altitude, ces chercheuses et chercheurs ont mis en évidence que les espèces marines sont capables de suivre, dans certaines conditions, la migration invisible des températures vers les pôles. Cette course effrénée au réchauffement est modulée par la pression des activités humaines (pêche, aquaculture, agriculture, sylviculture, urbanisme), accélérant ou ralentissant le déplacement des espèces dans leur poursuite de conditions climatiques favorables. Ces résultats, publiés dans la revue Nature Ecology & Evolution le 25 mai 2020, interrogent quant à la capacité d’adaptation des organismes terrestres face au réchauffement attendu pour le 21e siècle.
 

© Gaël Grenouillet

[1] Les principaux laboratoires français sont les laboratoires « Écologie et dynamique des systèmes anthropisés » (CNRS/Université de Picardie Jules Verne) et « Évolution & diversité biologique » (EDB - CNRS/UT3 Paul Sabatier/ENFA), la Station d'écologie théorique et expérimentale (SETE - CNRS/UT3 Paul Sabatier), et le Centre pour la biodiversité marine, l'exploitation et la conservation (CNRS/Université de Montpellier/Ifremer/IRD).

Voir l'article original en ligne sur le site du CNRS.