Publié le 24 novembre 2025 Mis à jour le 26 novembre 2025

Chaque année, l’Académie des sciences attribue de nombreux prix et médailles, couvrant l’ensemble des domaines scientifiques, aussi bien fondamentaux qu’appliqués. Camille Puginier, qui a soutenu sa thèse début 2025, a été récompensée par le prix Lecoq pour son travail effectué lors de son doctorat, portant sur les lichens. Véritable symbiose entre champignons et algues, elle revient sur son sujet de thèse ainsi que sur ce prix.

Le prix Lecoq vient récompenser votre travail réalisé durant votre thèse au LRSV. Vous pouvez nous expliquer quel a été votre sujet ?
 

Durant ma thèse au Laboratoire de recherche en sciences végétales (LRSV, CNRS/Toulouse INP/Université de Toulouse) , je me suis intéressée aux lichens, ces organismes symbiotiques issus de l'association entre champignons et algues microscopiques. Contrairement à la majorité des travaux qui se focalisent sur les partenaires fongiques, mes recherches ont porté sur les algues et leur capacité à établir cette symbiose. J'ai ainsi exploré leur histoire évolutive en analysant leurs génomes afin d'identifier les caractéristiques qui les distinguent des algues non symbiotiques. En combinant cette approche génomique à des méthodes de biologie moléculaire, j'ai pu élucider certains mécanismes impliqués dans la formation de cette symbiose.


On peut remarquer les lichens quand on sort dehors, dans les jardins, parcs ou forêts. Ils seraient présents sur 8 % de la surface terrestre de la planète. Les lichens sont-ils plus importants que ce que l'on croit ?
 

Tout le monde a déjà observé des lichens sans nécessairement savoir qu'ils résultent d'une relation intime entre plusieurs organismes. Bien qu'omniprésents dans notre environnement, les mécanismes qui régissent leur formation demeurent en partie mystérieux. Ces organismes jouent pourtant un rôle écologique fondamental : en tant qu'espèces pionnières, ils colonisent les jeunes écosystèmes et préparent le terrain pour l'installation d'autres formes de vie, contribuant ainsi à la succession écologique. 


Qu'est-ce que le prix Lecoq représente pour vous ?
 

Ce prix représente un véritable honneur pour moi. Je suis ravie que la recherche sur les lichens soit ainsi mise en avant, car ces organismes fascinants recèlent encore de nombreux mystères. Cette reconnaissance me conforte dans ma volonté de poursuivre leur étude et d'approfondir notre compréhension de ces symbioses.


Que diriez-vous pour convaincre des étudiantes qui hésitent à suivre un cursus en biologie ?
 

La biologie est un domaine passionnant où il reste tant à découvrir ! Chaque organisme recèle des mécanismes fascinants qui méritent d'être explorés. Ce qui me plaît particulièrement dans cette discipline, c'est sa diversité : on peut aussi bien travailler sur le terrain qu'en laboratoire, combiner différentes approches comme la génomique et la biologie moléculaire, et contribuer à résoudre des questions écologiques actuelles. Si vous êtes curieuses et curieux de comprendre le vivant, la biologie vous offrira des opportunités infinies. Et surtout, n'hésitez pas à explorer des organismes ou des thématiques moins étudiés : c'est souvent là que se cachent les découvertes les plus surprenantes !

 
Consulter la liste complète des lauréats sur le site de l'Académie des sciences.