Publié le 20 octobre 2022–Mis à jour le 20 octobre 2022
Les radicaux carbonés sont des espèces réactives essentielles pour la synthèse de nombreux composés organiques, notamment pour l’industrie pharmaceutique et les plastiques. Une équipe du Laboratoire hétérochimie fondamentale et appliquée (LHFA, CNRS/UT3), ainsi que d'autres en Allemagne et en Angleterre, en collaboration avec des partenaires industriels anglais et espagnols, viennent d’ouvrir un nouveau champ de recherche pour la création de liaisons carbonées par voie radicalaire, grâce à la mise en évidence d’un mécanisme de réaction inédit. Ce mécanisme repose sur l’effet tunnel quantique. Ces résultats, parus dans la revue Science, représentent une avancée majeure en chimie de synthèse et physicochimie organique directement transposables à plus grande échelle.
Simple et très versatile, la chimie radicalaire du carbone est largement utilisée en synthèse de composés organiques. Parmi les méthodes qui permettent de générer des radicaux carbonés, celles basées sur la chimie de transfert d’atomes ou de groupes sont les plus importantes. Ces méthodes très répandues utilisent des halogénures organiques ou des dérivés d'alcool ou de thiol, tous disponibles dans le commerce ou faciles d’accès. Typiquement, des réactifs à base d'étain ou de silicium sont utilisés en plus d’un initiateur pour convertir les halogénures en radicaux carbonés hautement réactifs via une rupture des liaisons carbone-halogène. Le processus de transfert est rendu possible par la formation de fortes liaisons halogène-étain ou halogène-silicium. Malgré la puissance de cette méthode, elle est limitée par la toxicité ou la dangerosité des réactifs et des produits secondaires, ainsi que par la présence de résidus non souhaitables et difficilement séparables. Le développement de stratégies aussi polyvalentes mais plus bénignes pour les opérateurs et l’environnement est toujours hautement souhaitable.
Dans une étude publiée dans la revue Science, une équipe du Laboratoire hétérochimie fondamentale et appliquée (LHFA, CNRS/Université Toulouse III - Paul Sabatier) et de l’Institut de chimie organique de l’École supérieure polytechnique de Rhénanie-Westphalie d’Aix la Chapelle, en Allemagne, en collaboration avec des scientifiques anglais et espagnols, ont récemment démontré un tout nouveau schéma réactionnel pour l’activation radicalaire de liaisons C-halogène dans des conditions douces et photochimiques et qui se passe totalement des réactifs de silicium ou d’étain. Cette réaction exploite la réactivité de radicaux cycliques générés à partir de composés dérivés d’huiles essentielles naturelles et qui permettent la formation d’atomes d'hydrogène formels (H•) comme espèce réactive. Des études expérimentales, combinées à des simulations théoriques, ont dévoilé un schéma réactionnel thermodynamiquement et cinétiquement défavorable mais rendu possible grâce à l'effet tunnel quantique, c’est-à-dire la probabilité d’un mouvement atomique à priori interdit par une barrière d’activation trop importante mais rendu possible par effet quantique.
Des radicaux cycliques issus de dérivés d’huiles essentielles naturelles permettent la formation d’atomes d'hydrogène formels (H•) comme espèce réactive pour la génération de radicaux carbonés par un mécanisme inédit qui repose sur l’effet tunnel quantique. Crédit : Sami Lakhdar
Des décharges électriques ont été enregistrées au sein des tempêtes et des tourbillons de poussière – les dust devils – qui parcourent la surface de Mars. Captés de manière inédite par le microphone de l’instrument SuperCam embarqué sur le rover de la NASA Perseverance, ces signaux ont été analysés par une équipe de scientifiques du CNRS, de l’Université de Toulouse et de l’Observatoire de Paris – PSL au sein d’une équipe internationale. Ces décharges constituent une découverte majeure aux conséquences directes sur notre compréhension de la chimie atmosphérique, le climat, l’habitabilité de la planète et sur les futures explorations robotiques et habitées. Ces résultats paraissent dans la revue Nature le 26 novembre 2025.
Chaque année, l’Académie des sciences attribue de nombreux prix et médailles, couvrant l’ensemble des domaines scientifiques, aussi bien fondamentaux qu’appliqués. Camille Puginier, qui a soutenu sa thèse début 2025, a été récompensée par le prix Lecoq pour son travail effectué lors de son doctorat, portant sur les lichens. Véritable symbiose entre champignons et algues, elle revient sur son sujet de thèse ainsi que sur ce prix.
Un nouvel acteur s'invite dans la quête des mondes habitables. À 2 877 mètres d’altitude, au sommet du Pic du Midi de Bigorre, l’instrument SPIP vient d’être installé au télescope Bernard Lyot. Ce concentré de technologie, jumeau de l’instrument SPIRou déjà opérationnel au sommet du Maunakea à Hawai'i, place la plateforme d’observation du Pic du Midi au cœur de la recherche internationale sur les exoplanètes et la formation des nouveaux mondes. Ces équipements apporteront des informations essentielles pour la compréhension de notre système solaire, son histoire, sa formation, son évolution.